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Après un départ un peu précipité et une traversée du golfe du lion riche en rebondissements, Mana arrive de nuit sur l'archipel des Baléares. Une mise en jambe intense avec des vents soutenus et une mer bien formée qui aurons mis l'équipage à rude épreuve. Une voie d'eau dans la baille à mouillage à fini par inonder la cabine avant nous obligeant à écoper plus de 25 seaux en quelques minutes . Cet incident endommagera une partie du matériel de sonorisation dédié aux spectacles de rue , nous essaieront de réparer en vain dès notre arrivé mais très vite nous sommes obligés de nous rendre à l'évidence , l'eau de mer à encore fait de nouvelles victimes , une table de mixage et une enceinte . Quelques jours sur Minorca seront nécessaire afin de se reposer et remettre de l'ordre dans ce bordel sans nom qui règne à bord et nous voila repartis en direction de Mallorca où nous passerons une bonne semaine. Nous recevons la visite des parents de Seb pour notre plus grand plaisir. Voici quelques images de "Cala Pi", notre coup de coeur aux Baléares...

LES ILES BALEARES

392 miles
 

LA MEDITERRANNEE
 

 Il est temps pour nous de mettre le cap sur Ibiza. Un peu moins de 24h de navigation, en ce jour d'halloween et nous voilà dans une Cala pour passer la nuit avant de rejoindre le port de San Antoni  où nous devons recevoir la pièce du compas achetée la veille sur internet. Nos amis belges quittent le bord à notre arrivée au port de San Antoni. En ce qui nous concerne, l'heure est l'entretien et aux réparations des quelques problèmes survenus lors de notre traversée du golf du lion. Cela se résume surtout à des travaux d'étanchéité dans la baille à mouillage,  qui est pour ainsi  dire le seul endroit du bateau que nous avions un peu négligé. Nous passons une journée entière à nous  procurer les matériaux nécessaire à la réalisation d'un nouveau capot pour notre baille à mouillage. Après 3 jours d'efforts intenses  Mana est à nouveau prêt pour reprendre la mer en direction du port de Carthagène. Nous nous apprêtons à larguer les amarres, lorsque nous recevons un messages de Grig et Marie. Nous apprenons alors que nos amis sont en direction de San Antoni et qu'ils seront là dans quelques heures. Nous prenons la décision de les attendre et à leur arrivée c'est avec émotion que nous nous retrouvons avec déjà plein d'aventure et de péripéties à se raconter. Il faut dire que c'était pour les deux bateaux, ainsi que leurs deux équipages leurs premières grande traversée hauturière avec  un peu plus de 400miles parcourus entre Le Lavandou et Ibiza.

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Après deux semaines passées aux Baléares,  Mana reprend la mer en direction de Carthagena dans une navigation plutôt calme au plus près. Les dernières 24h seront plus compliquées avec toujours des vents contraires pouvant montés jusqu'à 30nds dans la nuit alors que la météo prévoyait pour ce secteur des vents faibles n'excédant pas force 2. Impossible alors de faire la route en direct, la mer est dure mais Mana tient bon jusqu'au petit matin ou comme une bénédiction le soleil accompagné du beau temps nous fait à nouveaux la joie de sa présence tant attendue et tant espérée tout au long de cette nuit tumultueuse et fatigante. Un petit groupe de dauphins nous accompagne un court instant et c'est comme une résurrection pour l'équipage qui retrouve toute la joie et le plaisir des moments magiques et souvent très simples passés en mer et qui font oublié à une vitesse folle tous les mauvais moments. Notre première coryphène arrive comme un don du ciel juste avant midi et le port de Cartagena n'est plus qu'à 15 miles, nous y seront en fin d'après midi.

Une escale de deux nuits au port et une belle découverte avec un côté médiéval et un mélange arabo-espagnol qui nous aura beaucoup plus. L'endroit étant très attirant, mais l'envie de continuer se fait ressentir alors on rehisse les voiles en direction de Gibraltar.. La météo prévoit des vents portants n'excédant pas 25nds alors si tout roule nous seront à GIB dans 48 heures. Mais le vent se fait attendre et reste faible les premières 24 heures, puis d'un coup d'un seul il décide de nous surprendre à la tombée de la nuit avec des rafales jusqu'à force 8 créant une mer désastreuse. Nous sommes à environ 15 miles de la côte espagnol où le vent est annoncé moins fort et la mer plus calme. Alors nous mettons le clignotant à droite en direction du port de Motril, que nous voyons apparaître bien vite, il faut dire que Mana plein vent arrière déboule à 8noeuds sous foc de route seul dans des déferlantes puissantes et mal ordonnées. L'odeur à l'entrée de ce port de commerce est insoutenable, pas question de dormir dans ce dépotoir alors tant pis on continue malgré la fatigue, pour arriver quelques heures plus tard dans le port de Fuengirola, où nous ferons la rencontre d'un jeune couple espagnol eux aussi heureux propriétaires d'un Sirocco. Une rencontre merveilleuse qui se transformera vite en une amitié sincère et partagée. C'est ensemble que nous continuons notre route jusqu'à Gibraltar. C'est la première fois que Mana va se confronter à un autre Sirocco, c'est la version Mk2 en plus ! Version qui est censée être plus rapide, et pour couronner le tout notre génoa léger est inutilisable étant déchirer à cause du mauvais temps. Dommage car nous sommes dans du tout petit temps, c'est donc avec le foc de route que nous devrons rivaliser.


"Addaia" le bateau de Juan et Neus est à notre vent et prend donc quelques mètres d'avance le temps que Mana ne subisse plus la dévente de cette charmante demoiselle qui je dois l'avouer à un super petit cul. Puis c'est alors un long bord au plus près qui commence où les deux jeunes amoureux ne se quitteront plus d'une semelle. L'étrave de Mana est au cul d'Addaia comme s'il voulait le lui renifler mais la jolie demoiselle ne se laisse pas approcher si  facilement et il nous est impossible de dépasser nos amis. Les deux bateaux marchent exactement à la même allure depuis bientôt une heure. C'est alors que je décide de virer de bord afin de me dégager de la dévente d'Addaia tout en espérant une légère déconcentration de son capitaine. C'est une chose qui arrive souvent au marins non aguerris, quand l'adversaire change de stratégie on a tendance à se concentrer sur ce qu'il fait et du coup on a moins l'œil et l'oreille sur le bon fonctionnement du bateau. Hummm ça à l'air de fonctionner, je vois bien qu'il me regarde, on fera les comptes au prochain virement. Les deux voiliers s'éloignent jusqu'à presque se perdre de vue. Et puis le virement tant attendu, ça y est on se rapproche à nouveaux. J'ai l'impression que nous sommes passés devant, aaah.. cela ne va pas se jouer à grand chose ! 
Jusque la dernière minute il nous sera impossible de savoir qui passera devant, quand le croisement arrive enfin c'est exactement le même jolie petit cul que nous avions laissé deux heures plus tôt qui se représente à nous comme pour nous narguer et Juan a juste le temps de me dire avec un énorme sourire " Estamos igual !!! Increible !!!!". C'est vrai que c'est incroyable après plus de trois heures à tirer des bords d'être toujours à moins de 3 mètres l'un de l'autre. C'est pour moi une grande satisfaction car sans voile d'avant légère Mana est aussi rapide que sa nouvelle petite amie  au jolie forme de Sirrocco. Il est donc certain qu'avec un poil plus de vent nous les dépasserons aisément et cela va arriver rapidement car la brise s'est renforcée. Nous arrivons à GIB de nuit, sous une forte  pluie accompagnée d'orage, nous affrontons là nos premiers grains au beau milieu de tous ces cargos. Restons vigilants, il y a du monde sur l'eau..

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LA COTE ESPAGNOL
332 miles

GIBRALTAR

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Et nous voilà donc sur le fameux cailloux,  nous sommes enfin à la porte de sortie de la Méditerranée. Le temps est maussade et instable, les grains se succèdent amenant avec eux la pluie et la mauvais temps, nous interdisant toute sortie du détroit. Après quelques jours nous décidons de quitter les anglais pour rejoindre nos amis espagnols dans la baie d' Algeciras.
 

Nous y ferons la rencontre d'un trio super rigolo de marins Italiens. Pietro,  Leonardo et Stephano sont à bord d'un superbe 50 pieds qu'ils convoient jusqu'au îles Canaries. C'est aussi à Algeciras que Danilo un autre italien ami de Neus nous rejoins dans le but de rallier les Canaries avec nous. Ce sera pour nous une rencontre merveilleuse et aussi un moment de notre voyage inoubliable avec que de bons moments passés tous ensemble à profiter les uns des autres.

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Et heureusement car l'attente va se prolonger encore et encore. Nous parvenons à atteindre Tarifa non sans mal dans des conditions compliquées : du vent, mais surtout du courant de face, si bien qu'il nous faudra 8 heures pour parcourir les 12 miles qui séparent Tarifa de Algeciras.
Ah Tarifa pays de mon adolescence , mon "pueblo blanco" que de souvenirs qui remontent et quelle satisfaction d'être ici avec Mana. Qui l'aurait cru !!! Encore un peu de patience et nous pourrons bientôt entrer dans cet océan Atlantique qui nous à tant fait rêver. Une dernière escale à Barbate afin de nous réapprovisionner et ce sera le grand saut vers les Canaries.


Pour le plaisir des yeux, et partager avec vous nos moments, voici  quelques photos :

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